Louis XIII (1610-1643). Demi-louis d’or à la croisette, frappe au marteau 1641/0, A, Paris.

Louis XIII (1610-1643). Demi-louis d’or à la croisette, frappe au marteau 1641/0, A, Paris.
PCGS MS63 (44786918). Av. LVD. XIII D. G. FR. ET. NAV. REX. Tête laurée du Roi à droite, (date) au-dessous. Rv. CHRS - REGN - VINC - IMP (différent). Croix formée de huit L, chaque bras étant couronné, avec atelier en cœur, cantonné de quatre lis divergeant du centre.
H.26 = Ciani 1617 = Dy.1305 (gravure) - G.57a = cet ex. - Bailly 239 (R4) - Fr. manque (411a) ; Or - 3,35 g - 20,5 mm - 11 h
Top Pop : c’est le seul exemplaire gradé ! Provient d’une vente Palombo 8, 27 novembre 2009, n° 199 (gradé NGC MS 62, Top Pop).
PCGS MS63 (44786918). Date modifiée 1641 sur 1640. La frappe est à peine tréflée et pas totalement remontée, pour cette fabrication au marteau. D’une grande fraîcheur, ce demi-louis conserve son brillant et sa surface d’origine, avec seulement de micro-marques. De la plus grande rareté avec peut-être 3, voire 4 exemplaires connus. Presque Fleur de coin.
Très rare type, dit à la croisette, du maître de la Monnaie de Paris, Louis de la Croix, frappé au marteau. Suite à la création du louis d'or en mars 1640, le gouvernement royal décida, pour sa fabrication, de mettre en concurrence la Monnaie de Paris, dite vieille Monnaie, qui frappait encore au marteau et était dirigée par le maître Louis de la Croix (écrit aussi Delacroix, avec différent une croix de Templier), avec la Monnaie du Moulin, qui frappait au balancier, dont le graveur et conducteur à la fois était Jean Warin, protégé de Richelieu. Les trois espèces, louis, double louis et demi-louis furent ainsi frappés selon les deux procédés : marteau et balancier (moulin). Lorsque le public découvrit ces nouvelles espèces, il rejeta celles de la vieille Monnaie en les considérant comme fausses, du fait de leur différence de qualité esthétique et artistique avec les fabrications de Warin. Louis de la Croix bénéficia des services de deux graveurs bien connus : d'une part Jean Darmand Lorfelin, tailleur général des monnaies de France, d'autre part Claude Ballin, orfèvre du Roi (cf. le double louis en vente Vinchon expert, 30 mai 2017, n° 114). Les monnaies gravées par Darmand Lorfelin montrent un portrait plus fin que celui de Ballin appelé autrefois, par ignorance, à la grosse tête. Ce portrait de Darmand Lorfelin est semblable à celui que l'on retrouve sur les demi-francs d'argent au millésime 1641 frappés à Grenoble et à Arras à partir de coins gravés par le tailleur général. Ces louis, au buste inhabituel et grossier et à la frappe imparfaite, seront interdits en janvier 1641. Ces louis, frappés de façon traditionnelle au marteau, marquent la fin de plus de 20 siècles de fabrication manuelle au profit du monnayage mécanique. Les monnaies d'or aux millésimes 1640 et 1641 de Louis de la Croix sont toutes très rares et d'un grand intérêt historique. Pour le demi-louis, la gravure est de Jean Darmand Lorfelin. Seuls quelques exemplaires en sont connus. Pour 1640, Droulers, Encyclopédie donne 2 exemplaires connus (non identifiés). Pour 1641, on note Hoffmann 1878, pl. LXXXIV n° 26 ; coll. H. Meyer, 1902 n° 1058 ; collection V. Guilloteau, 3e partie, 28-29 mai 1934 n° 609 “Extrêmement rare” ; coll. S. Barbier-Mueller n°123 “Quatre exemplaires seulement sont connus à ce jour” ; enfin, un exemplaire vente Palombo 8, 27 novembre 2009, n° 199 (cet ex. illustré Gadoury 2018 [indiqué Vinchon]) = notre exemplaire. Manque à la collection de la BnF Paris. Tous les exemplaires semblent être avec date modifiée 1641/0. Bibliographie : F. Arbez, C. Charlet, A. Clairand et J.-Y. Kind, les monnaies d'or frappées sous Louis Delacroix, maître de la Monnaie de Paris (1635-1642), BSFN décembre 2016, pp.396-402